À la suite de l’annulation du scrutin législatif de juin 2017 dans la 1re circonscription du Territoire de Belfort, une nouvelle élection a été organisée. Le premier tour s’est tenu ce dimanche 28 janvier. Le scrutin n’a pas mobilisé les électeurs (70,5 % d’abstention) et Ian Boucard (LR) est en ballotage favorable, avec 12,3 points d’avance sur le second, Christophe Grudler (LREM – MoDem). Le point.
Ian Boucard, premier avec 38,8 %
Sous les arcanes du pouvoir, on parle de « prime au sortant », quelles que soient les raisons de l’annulation d’une élection. Celui qui a été élu la première fois part avec une longueur d’avance. Un élément confirmé lors de notre étude des élections partielles organisées à la suite des législatives de 2012. Et elle s’est confirmée ce dimanche soir. Ian Boucard comptabilise 38,8 % des suffrages exprimés, avec 5 231 voix. Le second, Christophe Grudler, pointe loin derrière. Il collecte 26,5 % des suffrages exprimés et 3 573 voix. Au mois de juin 2017, la dynamique était inverse le soir du premier tour entre les deux candidats.
Aucun candidat ne dépasse les 12,5 % des inscrits
Les élections législatives sont désormais peu mobilisatrices, et encore plus les élections partielles. Celle-ci ne déroge pas à la règle. 70,5 % des électeurs inscrits ne se sont pas déplacés au bureau de vote ce dimanche 28 juillet. Au mois de juin, l’abstention était déjà de 50,26 %, soit une différence de 20 points entre les deux premiers tours des scrutins. C’est la plus grande réserve de voix pour le candidat en ballotage défavorable, Christophe Grudler (MoDem – LREM). Résultat de cette faible mobilisation : aucun des deux candidats qualifiés pour le second tour ne collecte 12,5 % des électeurs inscrits. Ian Boucard représente 11 % des électeurs inscrits, Christophe Grudler, 7,5 % ! En cas d’élection, la représentativité du candidat sera limitée. Cela montre une nouvelle fois le décalage entre l’univers politique et les citoyens.
Pas de combat Les Patriotes – Front national
C’était le combat scruté à l’échelle nationale : la première confrontation entre le mouvement Les Patriotes et le Front national. Le mouvement créé par Florian Philippot, qui a quitté le FN après la présidentielle, était représenté par Sophie Montel, députée européenne bien connue du pays de Montbéliard. Cette dernière a collecté 2 % des suffrages exprimés, soit 266 voix. Le candidat Jean-Raphaël Sandri a quant à lui collecté 7,4 % des suffrages exprimés, soit 1 001 voix. Leur duel a donc fait légèrement pshiiit ! Au mois de juin, le dernier nommé avait collecté largement plus de voix, recueillant 17,50 % des suffrages exprimés. Additionnés, les résultats de ces deux candidats ne représentent que 2,7 % des inscrits contre 8,47 % au mois de juin à l’occasion du premier tour.
La gauche aux abois
Arthur Courty (Parti socialiste) ne collecte que 2,6 % des suffrages exprimés. Yves Fontanive (Lutte ouvrière), 1,5 %. Vincent Jeudy (Eurpe écologie Les verts), 4,4 %.
Seule Anaïs Beltran (France Insoumise), s’en sort à gauche avec 11,5 % des suffrages exprimés, collectant 1 555 voix. Elle est troisième de ce scrutin, très loin du second (15 points). Au mois de juin, elle avait un pourcentage de votes exprimés du même ordre, recueillant alors 12,17 % des voix. Elle perd plus de deux points dans son pourcentage des inscrits (3,3 % contre 5,89 % en juin 2017). Lorsque l’on ajoute les voix de ces quatre candidats (soit 2 712 voix), l’ensemble des voix de la gauche, aussi plurielle et diverse soit-elle, n’atteint même pas le total des voix du candidat arrivé second, Christophe Grudler. Les voix de la gauche, à l’occasion de ce premier tour, ne représente ainsi que 5,7 % des inscrits.
La question est de savoir si ces voix vont aller au candidat de La République en Marche. Arthur Courty ne lance pas d’appel, mais annonce qu’il votera Christophe Grudler dans le cadre d’un vote républicain. Anaïs Beltran poursuivra la logique nationale. Et elle ne votera pas pour « un candidat opportuniste » (Christophe Grudler), même après les événements du mois de juin où de faux tracts de La France insoumise avaient été distribués, entraînant l’annulation de l’élection par le Conseil constitutionnel. Anaïs Beltran confirme cependant, avec ce scrutin, l’implantation de La France insoumise dans le Territoire de Belfort, au contraire du Parti socialiste, qui semble disparaître peu à peu.