Faut-il ou non anticiper la possibilité pour le Grand Belfort de s’associer à une éventuelle plainte de l’intersyndicale de GE contre l’État ? Samia Jaber estime que oui et a proposé une motion en ce sens lundi soir, 23 septembre, au conseil communautaire. Damien Meslot estime qu’il est trop tôt et qu’il faut temporiser. Il se dit prêt à convoquer un conseil extraordinaire sur ce point, si besoin.
La situation de GE et son plan de licenciement ont été évoqués à plusieurs reprises lundi soir au conseil communautaire du Grand Belfort, au détour de l’un ou l’autre des dossiers abordés par les élus. Par exemple, quelle sera la répercussion du plan social sur le « versement transport » et le financement du SMTC (syndicat mixte des transport en commune, qui gère Optymo) ? Pas de point spécifique à l’ordre du jour, mais un sujet que tout le monde a en tête.
C’est cette absence à l’ordre du jour qui a poussé Samia Jaber, pour l’opposition, à déposer une « motion de soutien à la plainte déposée par l’Intersyndicale de GE contre le gouvernement français ». Plainte qui n’a pas encore été déposée, mais que l’intersyndicale prépare depuis plusieurs mois. Elle ira jusqu’au bout de la démarche si les choses évoluent défavorablement. La motion avait pour but d’ouvrir la possibilité au président du Grand Belfort, Damien Meslot, de s’associer à la plainte à tout moment, en lui donnant mandat pour cela. Selon Samia Jaber, il aurait déclaré en juillet avoir besoin d’un vote de l’assemblée pour le faire. « Il me semble qu’il faut maintenir la pression, a expliqué Samia Jaber. L’intersyndicale a pris acte du changement de position du gouvernement, mais attend les résultats de la demande formulée à GE de revoir le plan. Elle brandit toujours la menace de la plainte. Vous avez indiqué qu’il fallait une délibération du conseil communautaire pour pouvoir vous associer à cette plainte. Comme je ne l’ai pas vu à l’ordre du jour, je vous propose cette motion. Évidemment, l’idéal serait de ne pas en arriver là, mais il me semble important de vous apporter cette possibilité. »
Bastien Faudot a appuyé cette demande : « Il y avait aussi des engagements d’investissements de GE à Belfort qui ne seront pas respectés. Les collectivités sont également victimes du non-respect de cet accord », a-t-il expliqué en substance.
« Cette motion est prématurée », selon Damien Meslot
« Je ne valide pas cette proposition, a répondu Damien Meslot. J’ai déjà dit à l’intersyndicale que s’ils allaient en justice, nous les soutiendrions. Vous l’avez dit, les syndicats ont pour le moment écarté la plainte. J’étais à Paris le jour du comité de suivi ; j’étais au comité du fonds Maugis et j’ai eu l’occasion de rencontrer le président de GE et les services de Bercy. Les choses sont en train de bouger. Il ne faut pas compliquer la tâche par des actions précipitées. L’État fait pression ; il y a eu une bonne réunion avec l’intersyndicale qui fait un travail intéressant. Cette motion est prématurée. » Damien Meslot a également expliqué ne pas avoir besoin de vote spécifique du Grand Belfort pour aller en justice. « En cas de besoin, je le ferai comme un signe politique ; je ferai un conseil extraordinaire sur GE pour donner un rayonnement. » Le président du Grand Belfort espère donc des évolutions favorables dans les semaines à venir, mais reste sur ses gardes. « Je vous demande de garder au frais cette motion et je serai prêt à la voter si les syndicats décident de mener une action judiciaire. Le Grand Belfort sera au côté des syndicats », a-t-il affirmé.
« Le Département aussi », a renchérit Florian Bouquet, président du conseil départemental, qui siège en tant qu’élu de Châtenois-les-Forges. Le député Michel Zumkeller, élu de Valdoie , est sur la même ligne « C’est effectivement prématuré ; nous sommes tous d’accord, mais c’est une question de timing ».
Damien Meslot affirme ne pas avoir bloqué de commission d'enquête parlementaire sur GE
Bastien Faudot a accusé Damien Meslot, la semaine dernière, d’avoir bloqué la création d’une commission d’enquête parlementaire sur GE. Le président du Grand Belfort avait alors répliqué en accusant Bastien Faudot de mentir effrontément. Il est revenu sur ces accusations pour se défendre.
Damien Meslot a donné lecture d’une note distribuée à la presse: « Sur la demande de création d’enquête en 2014, une demande a été transmise au groupe UMP afin de faire usage du droit de tirage du groupe. Le président du groupe, Christian Jacob, a usé de ce droit le 9 avril 2014 pour une commission d’enquête sur l’exil des forces vives de France. Elle a ensuite été proposée par voie de résolution, enregistrée le 7 mai 2014 par la présidence de l’Assemblée nationale, présidée par François Brottes, qui n’a pas donné suite. M. Brottes appartenait à la majorité socialiste de l’époque, tous comme les élus MRC. »
Damien Meslot a donc accusé Bastien Faudot de s’agiter en raison des élections municipales de mars 2020. « Avec nos parlementaires, le président du conseil départemental, la présidente de Région, nous effectuons un travail de fond », a conclu Damien Meslot.