L’intersyndicale a rencontré ce vendredi matin une délégation de la direction, menée par un responsable européen de General Electric, Patrick Mafféïs. L’intersyndicale a posé 4 lignes rouges pour ouvrir une négociation plus formelle. Rendez-vous lundi matin pour la suite.
L’intersyndicale a rencontré ce vendredi matin une délégation de la direction, menée par un responsable européen de General Electric, Patrick Mafféïs. Elle a posé 4 lignes rouges pour ouvrir une négociation. Rendez-vous lundi matin pour la suite.
Il est 14 h. Les représentants de l’intersyndicale arrivent rue de la Découverte, à Belfort, au cœur de General Electric. Ils viennent rendre compte de leur réunion avec une délégation de la direction, composée de quatre personnes et menée par Patrick Mafféïs, vice-président Europe des opérations industrielles. Une réunion qui a duré plus de trois heures.
Le portail derrière lequel s’est regroupé le piquet de blocage est ouvert. Devant, près de 300 personnes s’approchent pour écouter le compte-rendu. L’intersyndicale fait le lien entre les salariés qui bloquent, les salariés grévistes et les non-grévistes.
« Il ne faut pas opposer les salariés, a clamé Cyril Caritey, de la CGT. On parle de l’avenir du site. » L’intersyndicale appelle à la solidarité. Une prise de parole commune a été actée par les différentes composantes de l’intersyndicale. Une parole qui porte leur discours. Unis. « Il faut cadrer ce que l’on dit, le temps devient contraint », justifie Francis Fontana, qui portera cette parole : « Le privilège de l’âge », sourit-il. « La discussion va dans le bon sens sur la forme, apprécie l’intersyndicale, alors qu’elle était compliquée avec la direction de Belfort. » Déjà, lors d’une pause ce vendredi matin, Karim Matoug, de la CGT, avait apprécié « un rapport de force intellectuel ».
4 lignes rouges
L’intersyndicale a défini 4 lignes rouges dans ces discussions. « Il nous faut un patron à Belfort qui soit un officer (un dirigeant mondial, NDLR), avec un projet de développement pour le 50 Hz à Belfort, débute Francis Fontana. En conformité avec l’accord de 2014. » Ensuite, elle veut un engagement pour conserver la ligne de fabrication combustion-stator de Bourogne, dont la délocalisation a été actée en Hongrie, jusqu’à une transformation industrielle, afin de conserver les savoir-faire. Troisième ligne rouge : on ne descend pas en-dessous de 1 400 salariés dans l’entité turbines à gaz, sachant que l’on en comptabilisait 1 760 le 30 avril. Selon l’intersyndicale, en-dessous, elle ne serait plus en capacité d’assurer la charge de travail. L’intersyndicale est prête à accepter un plan de départs volontaires et un plan senior durant le premier semestre 2020. « Mais nous ne voulons aucun départ contraint », insiste Francis Fontana. La limite des départs se situe donc à 300.
« Nous sommes dans un format de discussion, mais pas de négociation », rappelle Francis Fontana. Puis d’ajouter : « Si nous nous accordons sur ces lignes rouges, nous pourrions rentrer dans une négociation plus formelle. » La première consisterait sûrement à signer un accord de méthode avant le 21 octobre, afin de prolonger la période de consultation. L’intersyndicale reconnaît que la direction a manifesté une volonté « d’avancer sur les discussions ».
Les blocages restent actifs, exceptés au Te05, avenue du Maréchal-Juin. Des roulements sont prévus ce week-end. « Il faut soutenir les piquets et continuer à mettre la pression, invite Cyril Caritey. Vous pouvez vous mettre en grève. »
Et l’État ?
Le gouvernement n’a pas réagi depuis de nombreuses semaines, notamment depuis qu’il attendait des modifications « significatives ». Il n’a pas réagi la semaine dernière lorsque General Electric a fait une nouvelle proposition, impliquant notamment un plan compétitivité. Aujourd’hui, alors qu’il veut se poser comme un médiateur dans ce dossier, il n’est pas présent, alors que pour la première fois, l’espace d’un dialogue est visible. La CGT évoquait toutefois ce vendredi matin l’organisation d’un échange téléphonique entre Édouard Philippe, Premier ministre, et Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, dans la journée.
« La direction de GE a rencontré ce jour les représentants du personnel à Belfort. Cette rencontre a permis un dialogue constructif sur les solutions envisagées dans le cadre du projet de réorganisation de l’activité gaz. GE et ses partenaires sociaux poursuivront le dialogue sur ce sujet dès lundi matin », a commenté de son côté la direction dans un communiqué.