L’intégration d’Opel dans les chiffres de vente de PSA font faire un bond spectaculaire au constructeur français. Mais même sans cela, le groupe est en forme, avec + 15,7 % pour Peugeot et + 13,2% pour Citroën.
Le marché automobile français a affiché une forme éclatante en juillet, avec un bond de 18,9% des immatriculations de voitures particulières neuves sur un an, confirmant la tendance positive depuis le début de l’année, a indiqué mercredi le Comité français des constructeurs automobiles (CCFA).
En cumulé depuis janvier, un peu plus de 1,36 million de voitures ont été immatriculées en France, ce qui représente une hausse de 6,3% par rapport à la même période de 2017, a indiqué le CCFA dans un communiqué, sur la base de données provisoires.
Le seul mois de juillet, comme les sept premiers mois de l’année, ont été marqués par la bonne dynamique des constructeurs français, qui grignotent des parts de marché, notamment grâce à la popularité de leurs modèles de type SUV.
Les marques françaises se sont ainsi particulièrement bien vendues en juillet, avec une augmentation des immatriculations de 23% sur un an, tandis que les marques étrangères ont progressé de 14,5%.
30726 Peugeot immatriculées en juillet
Au total, 175 397 voitures particulières neuves ont été immatriculées en France en juillet, mois qui comptait 22 jours ouvrés contre 20 l’an dernier.
“Sur les 18% de hausse, vous avez à peu près 10% dus à l’effet calendaire”, a analysé Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem de l’automobile. “Mais on a tout de même un mois de juillet exceptionnellement élevé, avec des performances nettement supérieures au rythme enregistré depuis le début de l’année”.
L’analyste voit aussi dans ces chiffres “les premiers effets de la montée en puissance de la LOA (formule de location avec option d’achat): les personnes qui ont pris des voitures neuves il y a trois ans avec une LOA changent de voiture maintenant, il y a donc une accélération du renouvellement du parc automobile.”
La plupart des marques françaises affiche des croissances à deux chiffres sur le mois. PSA engrange 56 191 immatriculations, soit un bond de 28% qui s’explique notamment par l’intégration d’Opel, comptabilisé l’an dernier dans le giron de l’américain General Motors (GM). La marque rachetée à GM a apporté au groupe PSA 5 239 immatriculations supplémentaires en juillet.
Peugeot (30 726 voitures particulières immatriculées) et Citroën (17 578) affichent respectivement 15,7% et 13,2% de croissance, portée notamment par les modèles Peugeot 208 et 3008 II (de type SUV crossover), qui raflent 4,6% et 3,9% des immatriculations en France de voitures particulières neuves de janvier à juillet.
La marque aux aspirations haut de gamme DS bondit de 49,6%, dans des volumes bien plus faibles (2648 immatriculations).
“Ils se font plaisir”
Chez Renault en juillet (+16% sur un an), c’est la marque roumaine Dacia qui offre la meilleure performance, avec 18,3% d’augmentation, mais pour un tiers du volume de voitures: 9.782 immatriculations contre 27680 pour la marque principale du groupe. “Dacia réalise un excellent mois, la Duster et la Sandero (deux SUV, ndlr) cartonnent”, constate Flavien Neuvy. La Renault Clio IV arrive en tête des immatriculations des sept premiers mois, avec 77 781 véhicules neufs immatriculés et 5,7% de part de marché.
“Les (constructeurs) français marchent très bien, ils poursuivent sur leur lancée et gagnent des parts de marché. Ils ont une gamme qui répond aux attentes des automobilistes, car ils sont bien positionnés sur les Crossover et les SUV”, analyse Flavien Neuvy.
Sur ces sept premiers mois de l’année, les constructeurs français ont raflé 57,8% du marché. Ils affichent une progression de 13,3%, tandis que les marques étrangères baissent légèrement, de 2%.
Au sein des groupes étrangers, Volkswagen garde sa nette domination, avec 13,9% de part de marché en juillet. Ses immatriculations augmentent de 19,7% sur un an. A part la marque Audi (-2,3%), toutes ses marques enregistrent des performances à deux chiffres, et même supérieures à 35% pour les marques de luxe Porsche et Bentley.
Flavien Neuvy note que “les marques premium sont à contre-courant: Audi est en baisse, la marque BMW est en très légère hausse (+3,3% en juillet) mais elle fait moins bien que le marché, Mercedes baisse aussi. (…) Je pense qu’ils ont un peu atteint leur plafond en termes de parts de marché, alors qu’il y a un regain pour les généralistes, notamment français, avec leur positionnement gagnant sur les SUV.”
“La bonne santé du marché français (de l’automobile) illustre une économie en croissance”, conclut Flavien Neuvy, car les automobilistes plébiscitent des modèles “qui consomment plus, coûtent plus cher, et sont plus chers à l’entretien”.
“Donc ils se font plaisir, il n’y pas d’autre explication rationnelle.”
(AFP)