Le Moloco organise ce dimanche 29 septembre une nouvelle édition de sa bourse aux disques. Un événement qui rassemble des passionnés de musique et illustre l’engouement autour d’un objet culte, le vinyle.
Le Moloco organise ce dimanche 29 septembre une nouvelle édition de sa bourse aux disques. Un événement qui rassemble des passionnés de musique et illustre l’engouement autour d’un objet culte, le vinyle. Analyse d’Élie Messagier, régisseur de la salle de musiques actuelles et chargé de l’organisation de la bourse.
La bourse aux disques attire de plus en plus de personnes, accueillant près de 550 personnes l’an dernier. Comment expliquez-vous cette tendance ?
Il n’y a quasiment plus de magasins de disques. Il y a une carence. La bourse a pris de plus en plus d’importance car il y a de moins en moins d’endroits pour en acheter.
Un objet se détache, le vinyle. Quelle est votre analyse ?
La nouvelle génération qui écoute du rock veut redécouvrir les classiques des années 1960 et 1970. Je pense à Jimi Hendrix, à Led Zeppelin, Neil Young ou encore Creedence Clearwater Revival. Cet engouement autour des artistes classiques ou de l’esthétique du rock garage ont redonné à la jeune génération l’envie de sortir leur musique sur un bel objet, ce qui redynamise la fabrication. Ensuite, selon moi, les gens écoutent aujourd’hui la musique en streaming. Quand ils achètent un objet, ils veulent un bel objet, une belle pochette. Le vinyle raconte une histoire. Il a une âme. Ce n’est pas juste de la musique.
Présence de labels indépendants
Pour la première fois, le Moloco accueille des labels indépendants de la région, dont Archi Records et Two tone club, à l’occasion de la bourse aux disques. Ils seront installés sur la scène du Moloco. Ils vont venir avec leur production, de tous les styles. Au total, une vingtaine d’exposants sont attendus, représentants près de 70 mètres linéaires de stand.
Que recherchent les acheteurs ?
Ils recherchent de l’authenticité, alors qu’aujourd’hui, la musique est principalement virtuelle. Ce support, analogique, donne un spectre sonore plus large, avec plus d’extrêmes aigus et plus d’extrêmes graves. Il y a plus de chaleur. On a aussi ce crépitement au début… Il se passe un truc. Les gens se passent la pochette. On crée un moment. On crée un échange. En achetant des vinyles, on soutient également la production, le label, les artistes, les illustrateurs ou les photographes de la pochette. C’est culturellement très intéressant. À l’occasion de la bourse aux disques, comme nous sommes une salle de musiques actuelles, on trouve aussi des revendeurs de vinyles neufs. On ne veut pas que ce soit seulement de la nostalgie.
Peut-on facilement produire des vinyles aujourd’hui ?
Je sais qu’il y a une grosse entreprise en France (MPO en Mayenne, NDLR). Selon des échos des groupes et des labels indépendants, les délais de fabrication se sont allongés en 10 ans.
Dimanche 29 septembre, de 9 h 30 à 17 h 30, au Moloco, à Audincourt. Entrée gratuite. Deux food trucks seront présents. En vente : CDs, vinyles, DVD, goodies…